Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/45

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— Avec son chauffeur qui me conduira en auto près de lui.

— Où as-tu rendez-vous ?

— Place de la Concorde, devant la statue de Strasbourg.

— Quand ?

— Dans trois jours… Jeudi à onze heures de la matinée. Le chauffeur tiendra le Journal à la main… Tu vois que je pourrais t’aider.

Thomas Le Bouc se comprimait la tête de ses deux poings, comme s’il voulait retenir ses idées, et leur donner une forme, et comprendre, et savoir. Félicien ?… Le monsieur aux cinq mille francs ?… N’était-ce pas la piste ?

Il demanda :

— Où habite-t-il, ce monsieur ?

Le Gentleman articula :

— Paraît qu’il habite au Vésinet… Oui… Il habite au Vésinet…

— On t’a dit son nom, bien entendu ?

— Oui… les journaux en ont parlé à propos de l’affaire… c’est quelque chose comme Taverny… d’Averny…

La voix du Gentleman semblait très lasse. Il ne dit plus rien.

De tout son effort, Le Bouc tâchait de réduire au silence le tumulte de son cerveau et d’ordonner ce qui s’y déchaînait. Tout cela était bien obscur. Mais, tout de même, comme il ne pouvait se rendre compte des contradictions du récit qui lui était fait, il apercevait dans les ténèbres deux ou trois points plus fixes, plus lumineux, autour desquels ses idées venaient tourbillonner.