Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/98

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Perplexe, Raoul revint à l’hôtel, lorsque, au moment de passer du vestibule dans la salle à manger, il s’arrêta net. Le plus extraordinaire spectacle le frappait. À travers les vitres, il apercevait, attablés au restaurant, en train de déjeuner, Félicien Charles et Faustine. Ils causaient avec animation.

Pour quelle œuvre ténébreuse se trouvaient-ils là, tous deux ? Quelle besogne venaient-ils accomplir en complices liés l’un à l’autre par les circonstances, et sans doute aussi, puisqu’il les avait vus, par leurs relations intimes ?

Il fut sur le point d’aller s’asseoir à leur table et d’y commander son déjeuner. S’il ne le fit point, c’est qu’il savait de quel ton âpre et avec quel rire méchant il leur parlerait. Et puis pourquoi venaient-ils aussi rôder autour de Georges Dugrival ?

En hâte, il mangea dans sa chambre, tout en questionnant avec adresse le garçon d’étage.

Le couple était arrivé par un train de nuit, et ils avaient demandé deux chambres. L’hôtel étant presque au complet, la dame, couchait au second, et le monsieur, au quatrième.

Le matin, le monsieur seul était sorti. La dame n’avait pas quitté sa chambre.

Raoul redescendit. Ils causaient toujours, penchés l’un vers l’autre, de l’air de gens qui discutent une