Page:Leblanc - La Demeure mystérieuse, paru dans Le Journal, 1928.djvu/83

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— Oui.

— Donc nous sommes d’accord. Seulement…

— Seulement ?

— Marche avec moi jusqu’au bout. Si, à sept heures du soir, je n’ai pas tenu toutes mes promesses, c’est-à-dire si je n’ai pas révélé le secret des Mélamare, éclairci toute l’affaire et livré les coupables, je jure sur l’honneur que je tendrai mon poignet au cabriolet de fer et que je t’aiderai à savoir qui je suis, d’Enneris, Jim Barnett, ou Arsène Lupin. En attendant, je suis l’homme qui a les moyens de dénouer la situation tragique où tout le monde s’agite. Béchoux, tu as un véhicule quelconque de la Préfecture, aux environs ?

— Tout près d’ici.

— Envoie-le chercher. Et toi, Van Houben, ton auto ?

— J’ai dit à mon chauffeur d’être là à quatre heures.

— Combien de places ?

— Cinq.

— Ton chauffeur est inutile. Qu’il s’en aille. Tu nous conduiras toi-même.

Il revint vers Antoine Fagerault, l’examina et l’ausculta. Le cœur fonctionnait bien. La respiration était régulière, la physionomie normale. Il consolida le masque, et conclut :

— Il se réveillera dans vingt minutes. Juste le temps qu’il me faut.

— Pour faire quoi ? interrogea Béchoux.

— Pour arriver où nous devons arriver.

— C’est-à-dire ?

— Tu le verras. Allons.

Personne ne protestait plus. L’autorité de d’Enneris pesait sur tous. Mais, plus encore, ils subissaient peut-être l’action formidable qu’exerçait la personnalité d’Arsène Lupin. Le passé fabuleux de l’aventurier, ses exploits prodigieux s’ajoutaient au prestige qui émanait de d’Enneris lui-même. Confondus l’un dans l’autre, ils devenaient une puissance que l’on considérait comme capable de tous les miracles.

Arlette regardait de ses yeux agrandis l’étrange personnage.

Le comte et sa sœur palpitaient d’un espoir fou.

— Mon cher d’Enneris, dit Van Houben, soudain retourné, je n’ai