Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
LA PITIÉ
Germaine, hors d’elle.
Oui, pourquoi ? la porte est ouverte ! personne ne te retient !
Jacques.
Bien des choses me retiennent.
Germaine.
Quelles choses ? Réponds, c’est l’heure de me dire la vérité.
Jacques, après une seconde, la regardant profondément.
J’ai pitié de toi, Germaine.
(Un silence).
Germaine, répétant à voix basse.
Pitié de moi !
Jacques, lentement.
Oui, c’est par pitié que je reste. Aux instants les plus cruels, lorsqu’un élan de révolte me pousse à briser l’entrave qui me lie, lorsqu’un seul effort me suffirait pour être heureux et libre, je pense à ce que tu souffres, et je reste… parce que j’ai pitié de toi…