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LE ROMAN D’UNE JEUNE FILLE

Elle lui dit, avec un sourire qui l’enivra :

« Mon Guillaume, je ne veux pas savoir ce que vous ne saurez pas… et puis cela importe si peu ! c’est pour votre mère que j’étais heureuse. »

Il inclina la tête et baisa ses mains. Au bout d’un moment ils entendirent Mme de la Vaudraye qui déchirait la lettre.

Elle dit simplement

« Qu’il soit fait selon votre volonté, mes chers enfants. Mais, ne penses-tu pas, Guillaume, qu’il va y avoir des obstacles, et que la loi exige…

— Ne nous occupons pas des obstacles, s’écria-t-il Nous verrons cela plus tard. Tout s’arrangera selon nos vœux, j’en suis sûr. »

Un long silence suivit, plein de douceur et de solennité. À la fin, cependant, Guillaume, touché d’un vague remords, murmura :

« Ainsi, mon aimée, vous ne connaîtrez pas votre nom ? »

Elle sourit.

« Mon nom, mais je le connais… est-ce que je ne m’appelle pas Gilberte de la Vaudraye ?

— Et votre mère ?

— Oh ! ma mère, dit-elle, les yeux attendris, ma mère s’appelait maman. »