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L’ENVELOPPE AUX CACHETS ROUGES


Le soir du vingt-cinquième jour qui suivit la mort de sa femme, Guillaume eut enfin le courage d’entrer dans la chambre de celle qu’il avait aimée d’un amour si profond et si heureux.

Surtout il voulait retrouver le parfum du passé en relisant les lettres écrites par lui aux instants où la vie les obligeait à de cruelles séparations.

Jacqueline gardait toute cette correspondance dans un petit coffret d’ébène et de nacre dont la clef ne la quittait pas. De fait, ayant ouvert, il vit les menues liasses que nouaient des rubans de différentes couleurs et que des étiquettes classaient d’après des périodes précises : « Guillaume en Algérie »… « Les grandes manœuvres », etc.

Au-dessous, il y avait un cahier que Guillaume connaissait bien, sorte de journal souvent interrompu, où