Page:Leblanc - La Robe d’écailles roses, 1935.djvu/47

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UN AMOUR


Dès que le paquebot fut entré dans le port de commerce, Jacques Dufriche demanda le chemin de la poste et suivit la longue rue qui traverse Gibraltar.

C’était la dernière escale, au retour de cette interminable expédition sur les côtes de l’Afrique qu’il avait faite en compagnie de savants et d’explorateurs, et Jacques se hâtait, certain de trouver une lettre de sa femme, de sa chère et douce Gilberte, dont il n’avait pas de nouvelles depuis plus d’une semaine.

Son attente ne fut pas déçue. L’employé lui remit une lettre et aussitôt, dans la rue même, il déchira l’enveloppe.

C’étaient vingt pages d’une fine écriture où Gilberte épanchait son âme affectueuse et loyale, racontait jour par jour son existence paisible et celle de leur fille Henriette, et disait toute sa joie à l’idée de la réunion prochaine.