Page:Leblanc - La Robe d’écailles roses, 1935.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
LE BON RIRE

Elle eut pitié de la malheureuse, mais tout de même rien ne pouvait empêcher, n’est-ce pas, que Victor ne fût vivant, et elle dit d’une voix très douce :

« Il faut me pardonner, madame, pensez donc ! j’étais persuadée que c’était Victor, et ce n’est pas lui. Ah ! si vous saviez comme je suis contente ! »

Au même moment, une chose effleura la foule effrayée, une trombe. On reconnut la voiture de Danjou. Catherine la suivit des yeux. Une minute après, son mari arrivait là-bas, vainqueur.

Et elle battit des mains. Un bonheur surnaturel la soulevait. Elle rit de nouveau, largement, de toute son âme et de toute sa vie. Elle rit près du cadavre et en présence de la mère qui pleurait. Elle rit comme il est naturel que rient les pauvres créatures humaines qui viennent d’échapper aux coups du destin.