« Réponds ! réponds ! disait Hervé que cette impassibilité surexcitait encore davantage. Défends-toi.
— Je n’ai pas à me défendre.
— Alors, tu avoues ?..
— Je n’ai rien à avouer. »
Il la brutalisa de nouveau, et il scandait, la voix haineuse :
« Tu as reçu ce matin une lettre d’un homme qui te disait de venir au Bois, à cinq heures… Et tu es venue ! Tu es venue, toi, ma femme ! Tu es venue au premier signal, et cet homme, tu ne le connaissais même pas… Ah ! misérable, je me doutais bien… »
Il bégayait des injures et il lui tordait le poignet à la faire crier.
Marceline était un peu pâle.
Il répéta :
« Avoue ! avoue donc ! Tu as reçu cette lettre, n’est-ce pas ?
— Oui.
— Et tu es venue au rendez-vous qu’on te proposait ?
— Oui.
— Mais, pourquoi ?… pourquoi ?… » balbutia-t-il, suffoquant de rage.
Elle répondit simplement :
« Je suis venue parce que je savais qui m’attendait à ce rendez-vous.
— Qu’est-ce que tu dis ? tu savais…
— Je le savais, puisque c’est toi qui as écrit la lettre anonyme.
— Tu mens ! tu mens ! s’écria-t-il, tu ne savais pas