Aller au contenu

Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avait reconnu l’écriture de Brégeac, mais tracée d’une encre blanchie par le temps, et qui permettait, ainsi que l’état du papier, de faire remonter le document à quinze ou vingt ans en arrière. Quel était ce crime ? et contre qui avait-il été commis ?

Il réfléchit un long moment. Après quoi il conclut à mi-voix :

— Toute l’obscurité de l’affaire provient de ce qu’elle était double, et que deux aventures s’y mêlaient, deux drames dont le premier commande le second. Celui du rapide, avec comme personnages les deux Loubeaux, Guillaume, Jodot et Aurélie. Et un premier drame, qui eut lieu jadis, et dont aujourd’hui deux des acteurs se heurtent : Jodot et Brégeac.

» La situation, de plus en plus complexe pour qui ne posséderait pas le mot de la serrure, devient pour moi de plus en plus précise. L’heure de la bataille approche, et l’enjeu c’est Aurélie, ou plutôt le secret qui palpite au fond de ses beaux yeux verts. Qui sera, durant quelques instants, par la force, par la ruse ou par l’amour, maître de son regard et de sa pensée, sera maître de ce secret, pour lequel il y a déjà eu tant de victimes.

» Et dans ce tourbillon de vengeances et de haines cupides, Marescal apporte, avec ses passions, ses ambitions et ses rancunes, cette effroyable machine de guerre qu’est la justice.

» En face, moi… »

Il se prépara minutieusement, et avec d’autant plus d’énergie que chacun des adversaires multipliait les précautions. Brégeac, sans aucune