— Oui, mais on ne savait rien dans les bureaux.
— Il était seul ?
— Non, avec Labonce, Tony et Sauvinoux.
— Avec Labonce et Tony ! s’exclama Brégeac. Mais, en ce cas, il s’agit d’une arrestation ! Comment n’ai-je pas été prévenu ? Que se passe-t-il donc ?
Valentin se retira. Brégeac s’était remis à marcher et répétait pensivement :
— Tony, l’âme damnée de Marescal… Labonce, un de ses favoris… et tout cela en dehors de moi…
Cinq minutes s’écoulèrent. Aurélie le regardait anxieusement. Tout à coup il marcha vers l’une des fenêtres, dont il entrouvrit un des volets. Un cri lui échappa et il revint en balbutiant :
— Ils sont là au bout de la rue… ils guettent.
— Qui ?
— Tous les deux… les acolytes de Marescal. Tony et Labonce.
— Eh bien ? murmura-t-elle.
— Eh bien, ce sont ces deux-là qu’il emploie toujours dans les cas graves. Ce matin encore, c’est avec eux qu’il a opéré dans le quartier.
— Ils sont là ? dit Aurélie.
— Ils sont là. Je les ai vus.
— Et Marescal va venir ?
— Sans aucun doute. Tu as entendu ce que disait Valentin.
— Il va venir… il va venir, balbutia-t-elle.
— Qu’est-ce que tu as ? demanda Brégeac, étonné de son émoi.
— Rien, fit-elle, en se dominant. Malgré soi, on s’effraie, mais il n’y a aucune raison.