— Trop tard, souffla Brégeac.
— Mais non, dit-elle, soulevée d’espoir. C’est peut-être lui qui arrive et qui va…
Elle pensait à son ami de la terrasse, au couvent. Il avait juré de ne jamais l’abandonner, et qu’à la dernière minute même il saurait la sauver. Des obstacles, est-ce qu’il y en avait pour lui ? N’était-il pas le maître des événements et des personnes ?
On sonna de nouveau.
Le vieux domestique sortait de la salle à manger.
— Ouvre, lui dit Brégeac, à voix basse.
On percevait des chuchotements et des bruits de bottes de l’autre côté. Quelqu’un frappa.
— Ouvre donc, répéta Brégeac.
Le domestique obéit.
Dehors, Marescal se présentait, accompagné de trois hommes, de ces hommes à tournure spéciale que la jeune fille connaissait bien. Elle s’adossa à la rampe de l’escalier, en gémissant, si bas que Brégeac seul l’entendit
— Ah ! mon Dieu, ce n’est pas lui.
En face de son subalterne, Brégeac se redressa.
— Que voulez-vous, monsieur ? Je vous avais défendu de revenir ici.
Marescal répondit en souriant :
— Affaire de service, monsieur le directeur. Ordre du ministre.
— Ordre qui me concerne ?
— Qui vous concerne, ainsi que mademoiselle.
— Et qui vous oblige à demander l’assistance de trois de ces hommes ?
Marescal se mit à rire.