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Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/201

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et dont ce ministre t’a imposé la collaboration par l’intermédiaire de sa femme. Et c’est ainsi que, depuis dix jours, je suis à ton service, c’est-à-dire que je te dirige dans le bon sens, que je t’ai indiqué le logis du baron de Limésy, que je me suis fait arrêter par moi, ce matin, et que j’ai découvert, là où je l’avais cachée, la mirifique bouteille qui proclame cette fondamentale vérité : « Marescal est une gourde. »

On eût cru que le commissaire allait s’élancer et prendre Raoul à la gorge. Mais il se maîtrisa. Et Raoul repartit, de ce ton de badinage qui maintenait Aurélie en sécurité, et qui cinglait Marescal comme une cravache :

— T’as pas l’air dans ton assiette, Rodolphe ? Qu’est-ce qui te chatouille ? Ça t’embête que je sois ici et non dans un cachot ? et tu te demandes comment j’ai pu à la fois aller en prison comme Limésy et t’accompagner comme Sauvinoux ? Enfant, va ! Détective à la manque ! Mais, mon vieux Rodolphe, c’est d’une simplicité ! L’invasion de mon domicile ayant été préparée par moi, j’ai substitué au baron de Limésy un quidam grassement payé, ayant avec le baron la plus vague ressemblance, et auquel j’ai donné comme consigne d’accepter toutes les mésaventures qui pourraient lui arriver aujourd’hui. Conduit par ma vieille servante, tu as foncé comme un taureau sur le quidam, auquel, moi, Sauvinoux, j’enveloppai tout de suite la tête d’un foulard. Et en route pour le Dépôt !

» Résultat : débarrassé du re-