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Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/47

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pourvu et il se demandait quel bénéfice il en pourrait tirer.

Il remit la casquette sur la tête blonde et refoula toutes les boucles, puis, entrouvrant la blouse, fouilla les poches du veston. Il n’y trouva rien. Alors il se redressa et son émoi était si grand qu’il ne pensa plus à l’inspection de la pièce et de la porte.

— Drôle de gosse, dit-il, en revenant vers le groupe. Ça n’a sûrement pas vingt ans… Un galopin que son complice aura dévoyé…

Il continua de parler, mais d’une manière distraite, où l’on sentait le désarroi de sa pensée et le besoin de réfléchir.

— Je crois, dit-il, que ma petite enquête préliminaire ne manquera pas d’intéresser ces messieurs du parquet. En les attendant, je monterai la garde ici avec vous, brigadier… Ou même seul… car je n’ai besoin de personne, si vous voulez un peu de repos…

Raoul se hâta. Il saisit parmi les colis trois sacs ficelés dont la toile semblait à peu près de la même nuance que la blouse sous laquelle la captive cachait son déguisement de jeune garçon. Il éleva l’un de ces sacs et murmura :

— Rapprochez vos jambes de mon côté… afin que je puisse passer ça par devant, à leur place. Mais en bougeant à peine, n’est-ce pas ?… Ensuite vous reculerez votre buste vers moi… et puis votre tête.

Il prit la main, qui était glacée, et il répéta les instructions, car la jeune fille demeurait inerte.