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sons. Jodot, lui aussi exigeait des révélations, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Ensuite ?

— Ensuite, je rentrai à l’hôtel où Guillaume me supplia de le suivre à Monte-Carlo.

— Mais, à ce moment-là, vous étiez renseignée sur le personnage ! objecta Raoul.

— Par quoi ? On voit clair quand on regarde… Mais… depuis deux jours, je vivais dans une sorte de folie, que l’agression de Jodot avait encore exaspérée. Je suivis donc Guillaume, sans même lui demander le but de ce voyage. J’étais désemparée, honteuse de ma lâcheté, et gênée par la présence de cet homme qui me devenait de plus en plus étranger… Quel rôle ai-je joué à Monte-Carlo ? Ce n’est pas très net pour moi. Guillaume m’avait confié des lettres que je devais lui remettre dans le couloir de l’hôtel, pour qu’il les remît lui-même à un monsieur. Quelles lettres ? Quel monsieur ? Pourquoi Marescal était-il là ? Comment m’avez-vous arrachée à lui ? Tout cela est bien obscur. Cependant, mon instinct s’était réveillé. Je sentais contre Guillaume une hostilité croissante. Je le détestais. Et je suis partie de Monte-Carlo résolue à rompre le pacte qui nous liait et à venir me cacher ici. Il me poursuivit jusqu’à Toulouse, et quand je lui annonçai, au début de l’après-midi, ma décision de le quitter, et qu’il fut convaincu que rien ne me ferait revenir, froidement, durement, avec une