Page:Leblanc - La frontière, paru dans l'Excelsior, 1910-1911.djvu/127

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Le Corbier se tourna vers le commissaire spécial :

M. Jorancé, vous confirmez cette déposition ?

— Je confirme en tous points chacune des paroles de mon ami Morestal, dit le commissaire, elles sont l’expression de la vérité. Je le jure sur la tête de ma fille.

— Des serments aussi graves ont été faits par les agents, remarqua Le Corbier.

— Les agents allemands ont intérêt à faire leur déposition. Ils masquent ainsi la faute qu’ils ont commise. Nous, nous n’avons commis aucune faute. Si le hasard avait voulu que nous fussions arrêtés en territoire allemand, rien au monde ne nous eût empêchés, Morestal et moi, de le reconnaître. Morestal est libre et ne craint rien. Et moi, bien que prisonnier, je ne crains pas davantage.

— C’est l’opinion à laquelle s’est rallié le gouvernement français, dit le sous-secrétaire. En outre, nous avons un témoignage. Le vôtre, M. Philippe Morestal. Ce témoignage, le gouvernement, par un excès de scrupule, n’a pas voulu en tenir compte