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Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/139

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lui… La trappe est là… Je peux compter sur eux ?

— Comme sur leur père, monsieur le marquis, affirma le piqueur. Ils savent ce que monsieur le marquis a fait pour moi, et ce qu’il veut faire pour eux. Ils ne reculeront devant rien.

— À cheval, dit d’Albufex, et rejoignons la chasse.

Ainsi donc, les choses s’accomplissaient comme Lupin l’avait supposé. Au cours de ces parties de chasse, d’Albufex, galopant de son côté, poussait une pointe jusqu’à Mortepierre, sans que personne pût se douter de son manège. Sébastiani qui, pour des raisons anciennes, et d’ailleurs inutiles à connaître, lui était dévoué corps et âme, Sébastiani l’accompagnait, et ils allaient voir ensemble le captif, que les trois fils du piqueur et sa femme surveillaient étroitement.

— Voilà où nous en sommes, dit Lupin à Clarisse Mergy, lorsqu’il l’eut retrouvée dans une auberge des environs. Ce soir, à dix heures, le marquis fera subir à Daubrecq l’interrogatoire… un peu brutal, mais indispensable, auquel je devais procéder moi-même.

— Et Daubrecq livrera son secret… dit Clarisse, déjà bouleversée.

— J’en ai peur.

— Alors ?

— Alors, répondit Lupin, qui paraissait très calme, j’hésite entre deux plans. Ou bien empêcher cette entrevue…

— Mais comment ?

— En devançant d’Albufex. À neuf heures, Grognard, Le Ballu et moi, nous franchissons les remparts. Envahissement de la forteresse, assaut du donjon, désarmement de la garnison… le tour est joué. Daubrecq est à nous.