Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/174

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pêchait, ou bien encore qu’il avait assez de confiance dans la cachette pour ne pas prendre la peine de se déranger.

En tout cas, il n’y avait aucun doute sur la conduite à suivre : il fallait agir, et agir au plus vite. Il fallait devancer Daubrecq et s’emparer du bouchon de cristal.

Aussitôt le bois de Boulogne franchi, et l’automobile parvenue aux environs du square Lamartine, Lupin dit adieu au docteur et se fit arrêter. Grognard et Le Ballu, à qui il avait donné rendez-vous, le rejoignirent.

— Et Mme Mergy ? leur dit-il.

— Elle n’est pas rentrée depuis hier. Nous savons par un pneumatique qu’elle a vu Daubrecq sortant de chez ses cousines et montant en voiture. Elle a le numéro de la voiture et doit nous tenir au courant de ses recherches.

— Et depuis ?

— Depuis, rien.

— Pas d’autres nouvelles ?

— Si, d’après le Paris-Midi, cette nuit, dans sa cellule de la Santé, d’Albufex s’est ouvert les veines avec un éclat de verre. Il laisse, paraît-il, une longue lettre, lettre d’aveu et d’accusation en même temps, avouant sa faute, mais accusant Daubrecq de sa mort et exposant le rôle joué par Daubrecq dans l’affaire du Canal.

— C’est tout ?

— Non. Le même journal annonce que, selon toute vraisemblance, la commission des grâces, après examen du dossier, a rejeté la grâce de Vaucheray et de Gilbert, et que, vendredi, probablement, le Président de la République recevra leurs avocats.

Lupin eut un frisson.

— Ça ne traîne pas, dit-il. On voit que Daubrecq a donné, dès le premier jour, une impulsion vigoureuse à la vieille machine