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du passage à l’hôtel de Mme Mergy, mais qui aura averti Daubrecq. Il est venu. Il a lu la lettre. Et, par ironie, il s’est contenté de couper les mots essentiels.

— Nous pouvons le savoir… interroger…

— À quoi bon ! À quoi bon savoir comment il est venu, puisque nous savons qu’il est venu ?

Il examina la lettre assez longtemps, la tourna et la retourna, puis se leva et dit :

— Allons-nous-en.

— Mais où ?

— Gare de Lyon.

— Vous êtes sûr ?

— Je ne suis sûr de rien avec Daubrecq. Mais comme nous avons à choisir, selon la teneur même de la lettre, entre la gare de l’Est et la gare de Lyon, je suppose que ses affaires, ses plaisirs, sa santé conduisent plutôt Daubrecq vers Marseille et la Côte d’Azur que vers l’est de la France.

Il était plus de sept heures du soir lorsque Lupin et ses compagnons quittèrent l’hôtel Franklin. À toute allure, une automobile leur fit traverser Paris. Mais ils purent, en quelques minutes, constater que Clarisse Mergy n’était point à l’extérieur de la gare, ni dans les salles d’attente, ni sur les quais.

— Pourtant… pourtant… ronchonnait Lupin dont l’agitation croissait avec les obstacles, pourtant, si Daubrecq a retenu un sleeping, ce ne peut être que dans un train du soir. Et il n’est que sept heures et demie !

Un train partait, le rapide de nuit. Ils eurent le temps de galoper le long des couloirs. Personne… ni Mme Mergy, ni Daubrecq.

Mais, comme ils s’en allaient tous les trois, un homme de peine, un porteur, les accosta devant le buffet.