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Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/196

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veiller tous les voyageurs entrant en France. Si MM. Nicole, Grognard et Le Ballu avaient l’idée de quitter l’Italie, de revenir par Nice et de retourner à Paris, j’ai ordre de télégraphier à la Préfecture de Police que le sieur Arsène Lupin et deux de ses complices sont dans le train numéro X. »

Tout en parlant, Daubrecq avait conduit le sieur Jacob jusqu’à la porte. Il la referma sur lui, tourna la clef, poussa le verrou, et, s’approchant de Clarisse, il lui dit :

— Maintenant, écoute-moi, Clarisse…

Cette fois elle ne protesta point. Que faire contre un tel ennemi, si puissant, si ingénieux, qui prévoyait jusqu’aux moindres détails et qui se jouait de ses adversaires avec tant de désinvolture ? Si elle avait encore pu espérer dans l’intervention de Lupin, le pouvait-elle à cette heure qu’il errait en Italie à la poursuite de fantômes ?

Elle comprenait enfin pourquoi trois télégrammes envoyés par elle à l’hôtel Franklin étaient restés sans réponse. Daubrecq était là, dans l’ombre, qui veillait, qui faisait le vide autour d’elle, qui la séparait de ses compagnons de lutte, qui l’amenait peu à peu, prisonnière et vaincue, entre les quatre murs de cette chambre.

Elle sentit sa faiblesse. Elle était à la merci du monstre. Il fallait se taire et se résigner.

Il répéta, avec une joie mauvaise :

— Écoute-moi, Clarisse. Écoute les paroles irrémédiables que je vais prononcer. Écoute-les bien. Il est midi. Or, c’est à deux heures quarante-huit que part le dernier train, tu entends, ce dernier train qui peut me conduire à Paris demain lundi, à temps pour que je sauve ton fils. Les trains de luxe sont complets. Donc, c’est à deux