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Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/216

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tendit sur le canapé et ferma les yeux. Au bout de quelques minutes elle dormait.

Lupin sonna son domestique.

— Les journaux… vite… tu les as achetés ?

— Voici, patron.

Lupin déplia l’un d’eux et aussitôt il vit ces lignes :

LES COMPLICES D’ARSÈNE LUPIN

Nous savons de source certaine que les complices d’Arsène Lupin, Gilbert et Vaucheray, seront exécutés demain matin mardi. M. Deibler a visité les bois de justice. Tout est prêt.

Il releva la tête avec une expression de défi.

— Les complices d’Arsène Lupin ! L’exécution des complices d’Arsène Lupin ! Quel beau spectacle ! Et comme il y aurait foule pour voir cela ! Désolé, messieurs, mais le rideau ne se lèvera pas. Relâche par ordre supérieur de l’autorité. Et l’autorité, c’est moi !

Il se frappa violemment la poitrine avec un geste d’orgueil.

— L’autorité, c’est moi.

À midi, Lupin reçut une dépêche que Le Ballu lui avait expédiée de Lyon.

« Tout va bien. Colis arrivera sans avaries. »

À trois heures, Clarisse se réveilla.

Sa première parole fut celle-ci :

— C’est pour demain.

Il ne répondit pas. Mais elle le vit si calme, si souriant, qu’elle se sentit pénétrée d’une paix immense et qu’elle eut l’impression que tout était fini, dénoué, arrangé selon la volonté de son compagnon.

À quatre heures dix ils partirent.

Le secrétaire de Prasville, prévenu téléphoniquement par son chef, les introduisit dans le bureau et les pria d’attendre.