Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Daubrecq et celle du vestibule, chemin inévitable que devait suivre l’ennemi de Daubrecq pour rejoindre ses complices.

Avec quelle anxiété interrogeait-il les ténèbres ! Cet ennemi de Daubrecq, qui se trouvait également son adversaire à lui, il était sur le point de le démasquer ! Il se mettait en travers de ses projets ! Et, le butin dérobé à Daubrecq, il le reprenait à son tour, tandis que Daubrecq dormait et que les complices, tapis derrière la porte du vestibule ou derrière la grille du jardin, attendaient vainement le retour de leur chef.

Et ce retour se produisit. Lupin en fut informé à nouveau par l’ébranlement de la rampe. Et de nouveau, les nerfs tendus, les sens exaspérés, il tâcha de discerner l’être mystérieux qui venait vers lui. Il l’avisa soudain à quelques mètres de distance. Lui-même, caché dans un renfoncement plus ténébreux, ne pouvait être découvert. Et ce qu’il voyait — de quelle façon confuse ! — avançait de marche en marche avec des précautions infinies et en s’accrochant aux barreaux de la rampe.

— À qui diantre ai-je affaire ?  se dit Lupin, dont le cœur battait.

Le dénouement se précipita. Un geste imprudent de sa part avait été surpris par l’inconnu, qui s’arrêta net. Lupin eut peur d’un recul, d’une fuite. Il sauta sur l’adversaire et fut stupéfait de ne rencontrer que le vide et de se heurter à la rampe sans avoir saisi la forme noire qu’il voyait. Mais aussitôt il s’élança, traversa la moitié du vestibule et rattrapa l’adversaire au moment où celui-ci arrivait à la porte du jardin.

Il y eut un cri de terreur, auquel d’autres cris répondirent de l’autre côté de la porte.

— Ah ! Crebleu ! Qu’est-ce que c’est que ça ?  murmura Lupin dont les bras invincibles s’étaient refermés sur une toute petite chose tremblante et gémissante.

Comprenant soudain, il fut effaré et resta