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que possible, et le fit attacher par Victoire sur ses épaules.

— Tu vois, Hercule, on rigole. T’en trouveras des messieurs qui jouent au bon vinaigre à trois heures du matin. Allons, ouste, prenons notre vol. T’as pas le vertige ?

Il enjamba le rebord de la fenêtre et mit le pied sur un des barreaux de l’échelle. En une minute, il arrivait au jardin.

Il n’avait pas cessé d’entendre, et il entendait plus nettement encore, les coups que l’on frappait à la porte du vestibule. Il était stupéfiant que Daubrecq ne fût pas réveillé par un tumulte aussi violent.

— Si je n’y mets bon ordre, ils vont tout gâter, se dit Lupin.

S’arrêtant à l’angle de l’hôtel, invisible dans la nuit, il mesura la distance qui le séparait de la grille. Cette grille était ouverte. À sa droite il voyait le perron, au haut duquel les gens s’agitaient ; à sa gauche le pavillon de la concierge.

Cette femme avait quitté sa loge, et, debout près du perron, suppliait les gens.

— Mais taisez-vous donc ! taisez-vous donc ! il va venir.

— Ah ! parfait, se dit Lupin, la bonne femme est aussi la complice de ceux-là. Bigre, elle cumule.

Il s’élança vers elle, et l’empoignant par le cou, lui jeta :

— Va les avertir que j’ai l’enfant… Qu’ils viennent le reprendre chez moi, rue Chateaubriand.

Un peu plus loin, sur l’avenue, il y avait un taxi que Lupin supposa retenu par la bande. D’autorité, et comme s’il eût été un des complices, il monta dans la voiture, et se fit conduire chez lui.

— Eh bien, dit-il à l’enfant, on n’a pas été trop secoué ?… Si l’on se reposait un peu sur le dodo du monsieur ?

Comme son domestique, Achille, dormait, lui-même il installa le petit et le caressa gentiment.