Page:Leblanc - Le Chapelet rouge, paru dans Le Grand Écho du Nord, 1937.djvu/5

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D’Orsacq avait un caractère à décisions rapides et à réactions très nettes. Abandonnant la poursuite, il revint au château où il se rendit compte que tout était tranquille, que les lumières étaient éteintes à toutes les chambres, et que sa femme dormait.

Alors il se retira chez lui et se coucha.

Le lendemain, ayant interrogé, il sut que l’incident n’avait réveillé personne, et que le bruit de la détonation n’avait pas été perçu.

Il garda donc le silence. À quoi bon parler ?

Il descendit le long de la rivière, jusqu’à une série de grottes creusées sous les monticules, puis jusqu’au mur qui cernait le parc. Vaines recherches. Mais, ayant suivi le mur, il arriva devant une petite grille renforcée de plaques en fer et que clôturait une ouverture cintrée que l’on n’utilisait jamais. L’individu avait-il passé par là, à l’aller comme au départ ? Mais, en ce cas, il eût été nécessaire qu’il eût la clef de cette issue.

Cependant, il y avait des traces de pas dans l’herbe environnante…

Vers onze heures, une nouvelle se répandit dans le château. À cinq cents mètres au-delà du village, on avait trouvé, en travers de la route nationale, le cadavre d’un homme renversé sans aucun doute par une automobile. Or, ce cadavre portait au bras gauche, sous deux mouchoirs qui formaient compresse et qui étaient rouges de sang, une plaie du fond de laquelle on finit par extraire une balle de revolver.

Il était à supposer que l’homme, blessé, perdant son sang en abondance, était tombé en travers de la route où une automobile l’avait écrasé. Mais qui avait tiré cette balle de revolver ?

L’après-midi, rencontrant un des gendarmes, d’Orsacq apprit le nom de la