nue zébrée de griffures, d’écorchures légères mais encore saignantes.
Pendant un moment Patrice, muet, contempla avec stupeur le spectacle que lui offrait Dominique, comme s’il doutait de sa réalité, comme s’il ne voulait pas croire à la vérité de cette chose dont l’idée, confuse et repoussée, le torturait cependant.
Il balbutia, hagard :
— Alors… toi aussi ?… toi aussi ?…
Et soudain la colère le saisit. Il secoua brutalement Dominique par l’épaule.
— Toi aussi !… toi aussi !… Avec qui ? Réponds, malheureuse ! Toi aussi… Toi aussi… Avec qui ?
Haletante, livide, elle répondit :
— Tu le sais bien. Avec toi !…
Il sursauta violemment :
— Ce n’est pas vrai ! Tu mens ! Moi… mais je ne sais pas ce que j’ai fait ! Je te tenais dans mes bras… Et puis il m’a semblé qu’on nous séparait, qu’une autre m’arrachait à toi… La Pierreuse sans doute… Tiens, regarde, j’ai son écharpe… Mais toi, toi ! Réponds, misérable. Alors toi aussi ! Tu ne t’es donc pas enfuie ? Tu as accepté ?…
— Patrice, je t’en prie… Non… non…
Et elle gémit.
— Je ne sais pas. Je ne me suis rendu compte de rien… Ou plutôt, Patrice, j’ai cru me donner à toi… À toi… Je le crois encore… Sa voix s’étrangla dans sa gorge. Le visage de son mari était déformé par une rage démente et désespérée.
— Tu le crois… Mais tu n’es pas sûre, n’est-ce pas ? Tu ne sais pas !
Elle gémit :
— Toi non plus, tu ne sais pas.
Il cria :
— Ce n’est pas pareil ! Mais toi ! toi !…
Elle ne répondit plus. Alors, emporté par une colère aveugle, éperdue, il la saisit aux épaules, à la gorge, frappant, meurtrissant cette admirable chair qui s’était donnée, qui s’était souillée dans une