il était sur le point d’étrangler le vieillard pour le châtier.
Il se domina et répéta :
— Ne perdons pas de temps. Les mots sont inutiles. Conduisez-moi vers elle.
— Non, nous irons ensemble.
— Vous n’aurez pas la force.
— Si… si… j’aurai la force… Ce n’est pas loin. Seulement, seulement, écoute-moi…
Le vieillard semblait exténué. Par moments, sa respiration était coupée, comme si la main de Ya-Bon lui eût encore étreint la gorge, et il s’affaissait sur lui-même en gémissant.
Patrice se pencha et lui dit :
— Je vous écoute. Mais, par Dieu, hâtez-vous !
— Voilà, fit Siméon… voilà… dans quelques minutes… Coralie sera libre. Mais à une condition… une seule… Patrice.
— Je l’accepte. Quelle est-elle ?
— Voilà, Patrice, tu vas me jurer sur sa tête que tu laisseras l’or et que personne au monde ne saura…
— Je vous le jure sur sa tête.
— Tu le jures, soit, mais l’autre… ton damné compagnon… il va nous suivre… Il va voir.
— Non.
— Si… à moins que tu ne consentes…
— À quoi ? Ah ! pour l’amour de Dieu !…
— À ceci… écoute… Mais rappelle-toi qu’il faut aller au secours de Coralie… et se presser… sans quoi…
Patrice, sa jambe gauche pliée, à genoux presque, était haletant.
— Alors… viens…, dit-il, tutoyant son ennemi… Viens, puisque Coralie…
— Oui, mais cet homme…
— Eh ! Coralie avant tout !
— Que dis-tu ? Et s’il nous voit ?… S’il me prend l’or ?