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Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/299

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un homme comme vous, si bon, si charitable. Qu’est-il donc arrivé ?

— Ne t’occupe pas de ça. Mon logement est prêt ?

— Certes.

— Allons-y sans qu’on puisse nous voir.

— On ne peut pas nous voir, vous le savez bien.

— Dépêche-toi. Prends ton revolver. Et ta loge ? Tu peux la laisser ?

— Oui… cinq minutes.

Cette loge donnait, par derrière, dans une courette qui communiquait avec un long corridor. À l’extrémité de ce couloir il y avait une autre petite cour, et dans cette cour une maisonnette composée d’un rez-de-chaussée et d’un grenier.

Ils entrèrent.

Un vestibule, puis trois pièces en enfilade.

La seconde seule était meublée. La dernière ouvrait directement sur une rue parallèle à la rue Guimard.

Ils s’arrêtèrent dans la seconde pièce.

Siméon semblait à bout de force. Pourtant, il se releva presque aussitôt, avec le geste d’un homme résolu et que rien ne peut faire fléchir.

Il dit :

— Tu as bien fermé la porte du rez-de-chaussée ?

— Oui, monsieur Siméon.

— Personne ne nous a vus entrer ?

— Personne.

— Personne ne peut soupçonner que tu es là ?

— Personne.

— Donne-moi ton revolver.

Le concierge tendit l’arme.

— Voici.

— Crois-tu, murmura Siméon, que, si je tirais, on entendrait la détonation ?