Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/361

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Patrice hocha la tête.

— Oui, c’est ainsi que les événements se sont produits, c’est bien là leur enchaînement.

— Le tour était joué, reprit don Luis. Et personne n’y vit que du feu. N’y avait-il pas, en outre, comme preuve, cette lettre écrite de la main même d’Essarès et recueillie sur son bureau ? Cette lettre datée du 4 avril, à midi, destinée à sa femme, et où il annonce son départ ? Bien plus, le tour était si bien joué que les indices mêmes qui auraient dû trahir la vérité ne firent que renforcer le mensonge. Ainsi votre père portait un tout petit album de photographies dans une poche intérieure de son maillot. Essarès n’y fit pas attention et ne lui enleva pas ce maillot. Eh bien, quand on trouva l’album, on admit tout de suite cette chose invraisemblable : Essarès Bey gardait sur lui un album contenant les photographies de sa femme et du capitaine Belval !

» De même, quand on trouva dans la main du mort, c’est-à-dire dans la main de votre père, un médaillon d’améthyste contenant vos deux récentes photographies, et quand on y trouva aussi un papier froissé où il était question du triangle d’or, on admit aussitôt qu’Essarès bey avait dérobé le médaillon et le document, et qu’il les tenait en sa main au moment de mourir. Tel-