Bournef rapprocha ses mains l’une de l’autre, puis les croisa, ce qui noua la cordelette autour du cou. Ensuite il serra légèrement de manière à ce que la pression fût sentie, et il demanda d’un ton sec
— Oui ou non ?
— Oui.
Il y eut un murmure de joie. Les complices respiraient, et Bournef hocha la tête d’un air d’approbation.
— Ah ! tu acceptes ?… Il était temps… je ne crois pas qu’on puisse être plus près de la mort que tu l’as été, Essarès.
Sans lâcher la corde cependant, il reprit :
— Soit. Tu vas parler. Mais je te connais, et ta réponse m’étonne, car je l’avais dit au colonel, la certitude même de la mort ne te ferait pas confesser ton secret. Est-ce que je me trompe ?
Essarès répondit :
— Non, ni la mort, ni la torture…
— Alors, c’est que tu as autre chose à nous proposer ?
— Oui.