Page:Leblanc - Les Aventures extraordinaires d’Arsène Lupin (extrait Une aventure d’Arsène Lupin), 2004.djvu/22

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LE SOUS-CHEF. – Pas de blague ! Tu te rends ?

LUPIN. – À l’évidence, toujours.

LE SOUS-CHEF. – Tes armes. (Lupin lui donne le pistolet pulvérisateur que le sous-chef empoche vivement sans le regarder.)

LUPIN. – Attention il est chargé !

LE SOUS-CHEF. – Maintenant, suis-moi.

LUPIN, faisant craquer une allumette. – Jusqu’au bout du monde. (Le sous-chef s’avance menaçant.)

LUPIN, présentant l’allumette qui flambe. – Le premier qui avance, je lui brûle la cervelle.

LE SOUS-CHEF. – Tant pis pour toi ! Je tire.

LUPIN. – T’oserais pas.

LE SOUS-CHEF. – Une… deux…

LUPIN. – Pouce !

LE SOUS-CHEF, ahuri. – Quoi ?

LUPIN, se levant. – Pouce… J’ai dit pouce… par conséquent… (d’un ton grave) puisque le destin cruel m’oblige à mourir, voilà, je tiens à faire remarquer que le collier est encore ici, sur cette table.

DIMBLEVAL. – Mon collier…

LE SOUS-CHEF. – Ah ça ! mais…

LUPIN. – Pardon, j’ai dit pouce. (À Dimbleval :) Monsieur, puisque ce collier, contrairement à ce que je croyais, vous appartient…

DIMBLEVAL. – Je l’ai acheté à la duchesse de Brèves.

LUPIN. – Allons donc ! mais j’ai entendu parler de cette histoire-là. Pas très propre… En tout cas, je ne me considère pas comme responsable de ce collier. Il y a ici des individus…

LE SOUS-CHEF, résolu. – Ça va mal finir ! (Il le vise de nouveau.)

LUPIN, qui s’est jeté derrière la statue de Cupidon. – Bas les armes, ou il y a de la casse.

DIMBLEVAL, se précipitant affolé sur le sous-chef – Mais vous êtes fou ! Ma statue !

LUPIN, ébranlant le marbre. – Allons-y !

DIMBLEVAL. – Un moment ! Voyons, Marescot, laissez-le donc tranquille, cet homme. Il a rendu le collier.

LUPIN, qui a reculé jusqu’à l’entrée des modèles. – Évidemment, Marescot. Et puis, vois-tu, t’es trop bête. Qu’est-ce qui m’obligeait à me démasquer, l’affaire est dans le sac, va. (On frappe à la porte. On entend des coups, en effet, à la porte des modèles.) Tiens… on frappe, du renfort