Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/105

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« Allons, murmura-t-il au bout d’un instant, la veuve l’a dit, je suis fichu. Rien à faire. De Profundis, Lupin »

Un quart d’heure s’écoula, une demi-heure…

Gabriel, s’étant approché de Lupin, vit qu’il tenait les yeux fermés et que sa respiration était égale comme celle d’un homme qui dort. Mais Lupin lui dit :

« Crois pas que je dorme, le gosse. Non, on ne dort pas à cette minute-là. Seulement je me fais une raison… Faut bien, n’est-ce pas ?… Et puis, je pense à ce qui va suivre… Parfaitement, j’ai ma petite théorie là-dessus. Tel que tu me vois, je suis partisan de la métempsycose et de la migration des âmes. Mais ce serait un peu long à t’expliquer… Dis donc, petit… avant de se séparer, si on se donnait la main ? Non ? Alors, adieu… Bonne santé et longue vie, Gabriel… »

Il baissa les paupières, se tut, et ne bougea plus jusqu’à l’arrivée de Mme Dugrival.

La veuve entra vivement, un peu avant midi. Elle semblait très surexcitée.

« J’ai l’argent, dit-elle à son neveu. File. Je te rejoins dans l’auto qui est en bas.

— Mais…

— Pas besoin de toi pour en finir avec lui. Je m’en charge à moi toute seule. Pourtant, si le cœur t’en dit, de voir la grimace d’un coquin… Passe-moi l’instrument. »

Gabriel lui donna le revolver, et la veuve reprit :

« Tu as bien brûlé nos papiers ?

— Oui.

— Allons-y. Et sitôt son compte réglé, au galop. Les coups de feu peuvent attirer les voisins.