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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/146

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En trois gestes, Lupin fit jouer un ressort, tourna la poignée, entr’ouvrit le battant et s’esquiva en éclatant de rire.

Lorsque Ganimard, vingt minutes après, réussit à rejoindre ses hommes, l’un de ceux-ci lui dit :

« Il y a un ouvrier peintre qui est sorti de la maison, comme ses camarades rentraient de déjeuner, et qui m’a remis une lettre. « Vous donnerez ça à votre patron », qu’il m’a dit. « À quel patron ? » que j’ai répondu. Il était loin déjà. Je suppose que c’est pour vous.

— Donne. »

Ganimard décacheta la lettre. Elle était griffonnée en hâte, au crayon, et contenait ces mots :


« Ceci, mon bon ami, pour te mettre en garde contre une excessive crédulité. Quand un quidam te dit que les cartouches de ton revolver sont mouillées, si grande que soit ta confiance en ce quidam, se nommât-il Arsène Lupin, ne te laisse pas monter le coup. Tire d’abord, et, si le quidam fait une pirouette dans l’éternité, tu auras la preuve : 1o que les cartouches n’étaient pas mouillées ; 2o que la vieille Catherine est la plus honnête des femmes de ménage.

« En attendant que j’aie l’honneur de la connaître, accepte, mon bon ami, les sentiments affectueux de ton fidèle

« Arsène Lupin. »