Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/159

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Appelée par un coup de sonnette, la bonne, qui était plus spécialement au service de Jeanne, accourut. Lupin lui expliqua que Mlle Darcieux était prise d’un malaise inexplicable.

Il revint ensuite à la petite salle à manger, visita le buffet et les placards, descendit à la cuisine où il prétexta que le docteur l’avait dépêché pour étudier l’alimentation de M. Darcieux. Sans en avoir l’air, il fit causer la cuisinière, le domestique, et le garde Baptiste, lequel mangeait au château.

En remontant, il trouva le docteur.

« Eh bien ?

— Elle dort.

— Aucun danger ?

— Non. Heureusement elle n’avait bu que deux ou trois gorgées. Mais c’est la seconde fois aujourd’hui que vous lui sauvez la vie. L’analyse de ce flacon nous en donnera la preuve.

— Analyse inutile, docteur. La tentative d’empoisonnement est certaine.

— Mais qui ?

— Je ne sais pas. Mais le démon qui machine tout cela connaît évidemment les habitudes du château. Il va et vient à sa guise, se promène dans le parc, lime la chaîne du chien, mêle du poison aux aliments, bref se remue et agit comme s’il vivait de la vie même de celle ou plutôt de ceux qu’il veut supprimer.

— Ah ! vous pensez décidément que le même péril menace M. Darcieux ?

— Sans doute.

— Un des domestiques, alors ? Mais c’est inadmissible. Est-ce que vous croyez ?…

— Je ne crois rien. Je ne sais rien. Tout ce