Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/164

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comme cela, nous le saurons. Mais, je vous en conjure, du sang-froid. Pas un mot, pas un geste, quoi qu’il arrive.

— Je vous le promets.

— Mieux que cela, docteur. Je vous demande votre parole.

— Je vous donne ma parole. »

Le docteur s’en alla. Aussitôt, Lupin monta sur un tertre voisin d’où l’on apercevait les fenêtres du premier et du second étage. Plusieurs d’entre elles étaient éclairées.

Il attendit assez longtemps. Une à une, les lueurs s’éteignirent. Alors, prenant une direction opposée à celle du docteur, il bifurqua sur la droite, et longea le mur jusqu’au groupe d’arbres, près duquel il avait caché sa motocyclette, la veille.

Onze heures sonnèrent. Il calcula le temps que le docteur pouvait mettre à traverser le potager et à s’introduire dans le château.

« Et d’un, murmura-t-il. De ce côté-là, tout est en règle. À la rescousse, Lupin. L’ennemi ne va pas tarder à jouer son dernier atout et fichtre, il faut que je sois là… »

Il exécuta la même manœuvre que la première fois, attira la branche et se hissa sur le bord du mur, d’où il put gagner les plus gros rameaux de l’arbre.

À ce moment, il dressa l’oreille. Il lui semblait entendre un frémissement de feuilles mortes. Et, de fait, il discerna une ombre, qui remuait au-dessous de lui, et trente mètres plus loin.

« Crebleu, se dit-il, je suis fichu, la canaille a flairé le coup. »

Un rayon de lune passa. Distinctement, Lupin