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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/177

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L’origine, on s’en souvient, et je me contenterai de mentionner les faits.

Il y a trois ans, à l’arrivée, en gare de Rennes, du train qui venait de Brest, on trouva démolie la porte d’un fourgon loué pour le compte d’un riche Brésilien, le colonel Sparmiento, lequel voyageait avec sa femme dans le même train.

Le fourgon démoli transportait tout un lot de tapisseries. La caisse qui contenait l’une d’elles avait été brisée et la tapisserie avait disparu.

Le colonel Sparmiento déposa une plainte contre la Compagnie du chemin de fer, et réclama des dommages-intérêts considérables, à cause de la dépréciation que faisait subir ce vol à la collection des tapisseries.

La police chercha. La Compagnie promit une prime importante. Deux semaines plus tard, une lettre mal fermée ayant été ouverte par l’administration des postes, on apprit que le vol avait été effectué sous la direction d’Arsène Lupin, et qu’un colis devait partir le lendemain pour l’Amérique du Nord. Le soir même, on découvrait la tapisserie dans une malle laissée en consigne à la gare Saint-Lazare.

Ainsi donc le coup était manqué. Lupin en éprouva une telle déception qu’il exhala sa mauvaise humeur dans un message adressé au colonel Sparmiento, où il lui disait ces mots suffisamment clairs : « J’avais eu la délicatesse de n’en prendre qu’une. La prochaine fois, je prendrai les douze. À bon entendeur, salut. A. L. »

Le colonel Sparmiento habitait, depuis quelques mois, un hôtel situé au fond d’un petit