Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ganimard saisit une liasse de journaux, la déficela et présenta l’un d’eux à M. Dudouis.

« Vous vous rappelez, chef… Quand vous êtes venu, je feuilletais les journaux… Je cherchais si, à cette époque, il n’y avait pas eu un incident qui pût se rapporter à votre histoire et confirmer mon hypothèse. Veuillez lire cet entrefilet. »

M. Dudouis prit le journal et, à haute voix, il lut :

« Un fait bizarre nous est signalé par notre correspondant de Lille. À la Morgue de cette ville, on a constaté hier matin la disparition d’un cadavre, le cadavre d’un inconnu qui s’était jeté la veille sous les roues d’un tramway à vapeur… On se perd en conjectures sur cette disparition. »

M. Dudouis demeura pensif, puis demanda :

« Alors… vous croyez ?…

— J’arrive de Lille, répondit Ganimard et mon enquête ne laisse subsister aucun doute à ce propos. Le cadavre a été enlevé la nuit même où le colonel Sparmiento donnait sa fête d’inauguration. Transporté dans une automobile, il a été conduit directement à Ville-d’Avray où l’automobile resta jusqu’au soir près de la ligne de chemin de fer.

— Par conséquent, acheva M. Dudouis, près du tunnel.

— À côté, chef.

— De sorte que le cadavre que l’on a retrouvé n’est autre que ce cadavre-là, habillé des vêtements du colonel Sparmiento.

— Précisément, chef.