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Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/222

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mètre de ta frimousse ! Brrr… Mais le plus chouette, vois-tu, c’est ton fétu de paille ! Vrai, quand on pense que, sans bruit, sans geste pour ainsi dire, tu devais extirper des brins de paille de ta défroque, les ajuster bout à bout, projeter ton appareil jusqu’au bassin, et biberonner, goutte à goutte, un peu de l’eau bienfaisante… Vrai, c’est à hurler d’admiration… Bravo, père Traînard ! »

Et il ajouta entre ses dents :

« Seulement, tu sens trop mauvais, mon bonhomme. Tu ne t’es donc pas lavé depuis un mois, saligaud ? Tu avais pourtant de l’eau à discrétion. Tenez, vous autres, je vous le passe. Moi, je vais me laver les mains. »

Maître Goussot et ses quatre fils s’emparèrent vivement de la proie qu’on leur abandonnait.

« Allons, ouste, donne l’argent. »

Si abruti qu’il fût, le chemineau trouva encore la force de jouer l’étonnement.

« Prends donc pas cet air idiot, grogna le fermier. Les six billets… Donne.

— Quoi ?… Qu’è qu’on me veut ? balbutia le père Traînard.

— L’argent… et tout de suite…

— Quel argent ?

— Les billets !

— Les billets ?

— Ah ! Tu commences à m’embêter. À moi, les gars… »

On renversa le bonhomme, on lui arracha la loque qui lui servait de vêtement, on chercha, on fouilla.

Il n’y avait rien.