Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/257

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Ému, attendri, il fut sur le point de céder à un élan d’exaltation et de s’écrier :

« Partons !… Fuyons !… Vous êtes mon épouse… ma compagne… Partagez mes périls, mes joies et mes angoisses… C’est une existence étrange et forte, superbe et magnifique… »

Mais les yeux d’Angélique s’étaient relevés vers lui, et ils étaient si purs et si fiers qu’il rougit à son tour. Ce n’était pas là une femme à qui l’on pût parler ainsi. Il murmura :

« Je vous demande pardon… J’ai commis beaucoup de mauvaises actions, mais aucune dont le souvenir me sera plus amer. Je suis un misérable… J’ai perdu votre vie.

— Non, dit-elle doucement, vous m’avez au contraire indiqué ma voie véritable. »

Il fut près de l’interroger. Mais elle avait ouvert la porte et lui montrait le chemin. Aucune parole ne pouvait plus être prononcée entre eux. Sans dire un mot, il sortit en s’inclinant très bas devant elle.


Un mois après, Angélique de Sarzeau-Vendôme, princesse de Bourbon-Condé, épouse légitime d’Arsène Lupin, prenait le voile, et, sous le nom de sœur Marie-Auguste, s’enterrait au couvent des religieuses dominicaines.

Le jour même de cette cérémonie, la mère supérieure du couvent recevait une lourde enveloppe cachetée et une lettre…

La lettre contenait ces mots : « Pour les pauvres de sœur Marie-Auguste. »

Dans l’enveloppe, il y avait cinq cents billets de mille francs.