Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/51

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il faut affronter la lutte, et vaillamment, puisque je réponds de tout… Croyez en moi… je réponds de tout… Dussé-je m’attaquer à la comtesse d’Origny et retarder ainsi l’entrevue… dussé-je venir moi-même avant midi, c’est l’anneau nuptial que l’on arrachera de votre doigt… je vous le jure… et votre fils vous sera rendu… »

Dominée, soumise, Yvonne, par instinct, s’offrait elle-même aux entraves. Quand il se releva, elle était liée comme auparavant.

Il inspecta la pièce pour s’assurer qu’aucune trace ne demeurait de son passage. Puis il s’inclina de nouveau sur la jeune femme et murmura :

« Pensez à votre fils, et, quoi qu’il arrive, ne craignez rien… je veille sur vous. »

Elle l’entendit ouvrir et refermer la porte du boudoir, puis, quelques minutes après, la porte de la rue.

À trois heures et demie, une automobile s’arrêtait. La porte, en bas, claqua de nouveau, et presque aussitôt Yvonne aperçut son mari qui entrait rapidement, l’air furieux. Il courut vers elle, s’assura qu’elle était toujours attachée, et, s’emparant de sa main, examina la bague. Yvonne s’évanouit…


Elle ne sut pas au juste, en se réveillant, combien de temps elle avait dormi. Mais la clarté du grand jour pénétrait dans le boudoir, et elle constata, au premier mouvement qu’elle fit, que les bandes étaient coupées. Alors elle tourna la tête et vit auprès d’elle son mari qui la regardait.