Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/53

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— Non… non…

— Je vais donc chercher ma mère. »

Il se dirigea vers la chambre d’Yvonne. Celle-ci jeta un coup d’œil sur la pendule. La pendule marquait dix heures trente-cinq !

« Ah ! » fit-elle avec un frisson d’épouvante.

Dix heures trente-cinq ! Horace Velmont ne la sauverait pas, et personne au monde, et rien au monde ne la sauverait, car il n’y avait point de miracle qui pût faire que l’anneau d’or ne fût pas à son doigt.

Le comte revint avec la comtesse d’Origny et la pria de s’asseoir. C’était une femme sèche, anguleuse, qui avait toujours manifesté contre Yvonne des sentiments hostiles. Elle ne salua même pas sa belle-fille, montrant ainsi qu’elle était gagnée à l’accusation.

« Je crois, dit-elle, qu’il est inutile de parler très longuement. En deux mots, mon fils prétend…

— Je ne prétends pas, ma mère, dit le comte, j’affirme. J’affirme sous serment que, il y a trois mois, durant les vacances, le tapissier, en reposant les tapis de ce boudoir et de la chambre, a trouvé, dans une rainure de parquet, l’anneau de mariage que j’avais donné à ma femme. Cet anneau, le voici. La date du vingt-trois octobre est gravée à l’intérieur.

— Alors, dit la comtesse, l’anneau que votre femme porte…

— Cet anneau a été commandé par elle en échange du véritable. Sur mes indications, Bernard, mon domestique, après de longues recherches, a fini par découvrir, aux environs de Paris, où il habite maintenant, le petit bijoutier