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— Nous n’allons pas tarder, monsieur, dit le préfet de police, à contrôler vos assertions, un peu hasardées, avouez-le, avec le témoignage plus rigoureux d’un de mes agents que j’ai chargé de cette affaire… et qui devrait être ici.

— Son témoignage porte-t-il sur les héritiers de Cosmo Mornington ? demanda le notaire.

— Sur les héritiers d’abord, puisque avant-hier il me téléphonait qu’il avait réuni tous les renseignements, et aussi sur les points mêmes dont… Mais tenez… je me rappelle qu’il a parlé à mon secrétaire d’un crime commis il y a un mois, jour pour jour. Or, il y a un mois, jour pour jour, que M. Cosmo Mornington…

D’un coup sec, M. Desmalions appuya sur un timbre.

Aussitôt son secrétaire particulier accourut.

— L’inspecteur Vérot ? demanda vivement le préfet de police.

— Il n’est pas encore de retour.

— Qu’on le cherche ! Qu’on l’amène ! Il faut le trouver à tout prix et sans retard.

Et, s’adressant à don Luis Perenna :

— Voilà une heure que l’inspecteur Vérot est venu ici assez souffrant, très agité, paraît-il, en se disant surveillé, poursuivi. Il avait à me communiquer les déclarations les plus importantes sur l’affaire Mornington et à mettre la police en garde contre deux assassinats qui doivent être commis cette nuit et qui seraient la conséquence du meurtre de Cosmo Mornington.

— Et il était souffrant ?

— Oui, mal à son aise, et très bizarre même, l’imagination frappée. Par prudence, il m’a fait remettre un rapport détaillé sur l’affaire. Or, ce rapport n’est autre chose qu’une feuille de papier blanc. Voici cette feuille et son enveloppe. Et voici une boîte de carton qu’il a déposée