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— Ah ! vous êtes encore là, don Luis Perenna… Tant mieux !… Une idée qui me frappe… Ces trois lettres que vous avez cru déchiffrer sur le bloc-notes… vous êtes certain qu’il y a bien la syllabe Fau ?…

— Il me semble, monsieur le préfet. Tenez, n’est-ce pas les trois lettres F, A et U ?… Et remarquez que la lettre F est tracée en majuscule ? Ce qui me fait supposer que cette syllabe est le début d’un nom propre.

— En effet, en effet, dit M. Desmalions. Eh bien, il se présente ceci de curieux, c’est que cette syllabe est justement… Du reste, nous allons vérifier…

D’une main hâtive, M. Desmalions feuilletait la correspondance que son secrétaire lui avait remise à son arrivée et qui se trouvait rangée sur un coin de la table.

— Ah ! voici, s’exclama-t-il, en saisissant une lettre et en se reportant aussitôt à la signature… Voici… C’est bien ce que je croyais… Fauville… la syllabe initiale est la même… Regardez, Fauville tout court, sans prénom… La lettre a dû être écrite dans un moment de fièvre… Il n’y a ni date ni adresse… L’écriture est tremblée…

Et M. Desmalions lut à haute voix :

Monsieur le préfet,

Un grand danger est suspendu sur ma tête et sur la tête de mon fils. La mort approche à grands pas. J’aurai cette nuit, ou demain matin au plus tard, les preuves de l’abominable complot qui nous menace. Je vous demande la permission de vous les apporter dans la matinée. J’ai besoin de protection et je vous appelle à mon secours.

« Veuillez agréer, etc.

« Fauville »

— Pas d’autre désignation ? fit Perenna. Aucun entête ?

— Rien, mais il n’y a pas d’erreur. Les