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des papiers qui attestaient la naissance et les droits de Florence Levasseur sur tout héritage provenant de la famille Roussel et de Victor Sauverand, papiers que cet ami avait jadis dérobés à la vieille nourrice qui avait amené Florence d’Amérique. À force de recherches, Jean Vernocq finit par retrouver d’abord une photographie de Florence, puis Florence elle-même. Il lui rendit service, affecta de se dévouer à elle et de lui consacrer sa vie. À ce moment, il ne savait pas encore quel bénéfice il tirerait des papiers dérobés à la jeune fille et de ses relations avec elle, mais subitement tout changea. Ayant appris par l’indiscrétion d’un clerc de notaire la présence dans le tiroir de Me Lepertuis d’un testament qui devait être curieux à connaître, il obtint, de ce clerc de notaire (qui depuis a disparu), il obtint, contre la remise d’un billet de mille francs, que ce testament lui fût communiqué. Or, c’était précisément le testament de Cosmo Mornington. Et précisément Cosmo Mornington léguait ses immenses richesses aux héritiers des sœurs Roussel et de Victor Sauverand.

» Jean Vernocq tenait son affaire. Deux cents millions ! Pour s’en emparer, pour conquérir la fortune, le luxe, la puissance, et le moyen d’acheter aux grands guérisseurs du monde la santé et la force physique, il suffisait, d’abord de supprimer toutes les personnes qui s’interposaient entre l’héritage et Florence, puis, quand tous les obstacles seraient abolis, d’épouser Florence.