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Don Luis Perenna se mit à marcher à travers la pièce en réfléchissant. Au mouvement que les agents de la Sûreté firent vers chacune des portes, il comprit que son arrestation avait été prévue. Une parole de M. Desmalions, et le brigadier Mazeroux serait obligé de mettre la main au collet de son patron.

De nouveau, don Luis lança un coup d’œil vers son ancien complice. Mazeroux esquissa un geste de supplication, comme s’il eût voulu dire : « Eh bien, qu’est ce que vous attendez pour leur livrer le coupable ? Vite, il est temps. »

Au mouvement que les agents de la Sûreté firent vers chacune des portes

Don Luis sourit.

— Qu’y a-t-il ? demanda le préfet, d’un ton où plus rien ne perçait de cette sorte de politesse involontaire que, malgré tout, il lui témoignait depuis le début de l’instruction.

— Il y a… Il y a…

Perenna saisit une chaise par le dossier, la fit pirouetter et s’assit en disant ce simple mot :

— Causons.

Et le mot était dit de telle manière, et le mouvement exécuté avec tant de décision, que le préfet murmura, comme ébranlé :

— Je ne vois pas bien…

— Vous allez comprendre, monsieur le préfet.

Et, la voix lente, en scandant chacune des syllabes de son discours, il commença :

— Monsieur le préfet, la situation est limpide. Vous m’avez donné hier soir une autorisation qui engage votre responsabi-