Page:Leblanc - Les Heures de mystère, paru dans Gil Blas, 1892-1896.djvu/13

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daigner, — elle mange fort bien et comprend ce qu’elle mange.

— Homme matériel, ricanait l'autre. La mienne, je la conduis dans les bois, nous cherchons les prairies vertes, les étangs, les clairs de lune. Et elle est toujours un peu triste, d’une tristesse de femme qui sent la mélancolie des choses.

— Tu es d’un poétique !

— Ça vaut mieux que de se traîner dans l’ornière comme toi.

Ils se taisaient, froissés de l’ironie que chacun devinait en l’autre, insultés dans leur amour et dans leur façon de l’entendre.