Page:Leblanc - Les Heures de mystère, paru dans Gil Blas, 1892-1896.djvu/174

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— Mathilde, hurlait l’aveugle, pourquoi ne parles-tu pas ?

Il fallait qu’elle parlât, il le fallait.

— Mathilde, viens arranger mon oreiller.

Et il fallait qu’elle quittât son amant, il le fallait, malgré tout.

Alors, très vite, Paul se lassa. Et Mathilde s’en aperçut. Ce fut un effroyable désespoir.

Au fond, à elle, peu lui importaient ces incommodités. Elle souffrait bien au silence accablant et de n’être pas bercée par la voix grave de Paul. Mais combien mesquine cette peine auprès de l’incomparable bonheur de se savoir aimée ! Et, tout à coup, ce bonheur s’effondrait. Elle sentit s’évanouir l’affection du jeune homme. Sous prétexte que l’état du malade n’exigeait plus de soins continuels, il espaça ses visites. À peine entré, il se rappelait une consultation qui