Page:Leblanc - Les Lèvres jointes, paru dans Le Journal et La Lanterne, 1897-1901.djvu/140

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— Adieu, et surtout ne me saluez pas si vous tenez à votre considération.

Je souris :

— Pour qui me prenez-vous ?

Il répliqua :

— Vous aurez tort. Quand on épouse une jeune fille de province, on doit épouser en même temps toutes les bêtises et toutes les rancunes de son milieu. D’ailleurs, vous y serez bien obligé.

Il disait vrai. Ayant parlé de lui, le soir, j’eus à subir de telles obsessions, de tels discours sur l’ignominie de ce personnage et sur le préjudice qu’une pareille fréquentation pourrait porter aux vues politiques de mon beau-père, que, le lendemain, je commis la petite lâcheté de ne pas reconnaître mon ami Jérôme du Guerche.