Page:Leblanc - Les Lèvres jointes, paru dans Le Journal et La Lanterne, 1897-1901.djvu/146

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Elle ne bougeait pas. Son visage n’exprimait ni douleur ni reproche. Il fut épouvanté de ce masque rigide…

— Pleure donc, Jeanne, oh ! Jeanne, il y a dans ton malheur de quoi pleurer indéfiniment.

Elle semblait morte. Il se leva.

— Nous habiterons Paris, désormais. Tu es belle et jeune encore, tu pourras aimer, tu seras aimée. N’écoute que ton cœur et ton désir. Tu es libre. Je te relève de toute fidélité. Le seul pardon que je te demande, c’est de me punir. La faute me sera moins lourde après le châtiment. D’ailleurs c’est ton devoir envers toi-même, et je t’y aiderai.

Sur la tête de sa femme, il tendit le bras, en signe de serment.

— Ton fils portera mon nom, tes enfants seront les miens.

Ils se disposèrent au départ. Pierre fit un premier voyage à Paris. Il y loua un hôtel. Ses anciens camarades le reconnurent à