Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/139

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mettrai ma visite aux Corneilles à un autre jour. Messieurs, je suis à vos ordres. »

Il prit aimablement Béchoux par le bras. Tous deux, suivis par les deux policiers qui avaient accompagné l’inspecteur et avaient attendu dans le vestibule, se dirigèrent vers la grille. Le jour était venu depuis longtemps. Ils montèrent dans l’auto de la police qui attendait sur la route. Horace Velmont était d’une humeur charmante.

À neuf heures du matin il obtint, grâce à l’entremise de Béchoux, une audience du préfet de police. Celui-ci reçut parfaitement le comte Horace Velmont, gentilhomme opulent et influent, qui avait déjà rendu de grands services à l’Administration.

Après une discussion longue et courtoise, Velmont quitta le préfet. Il avait obtenu la nomination de Béchoux. Il avait donné quelques indications utiles et avait recueilli des renseignements précieux. L’accord était complet.



Chapitre IX

Les coffres-forts


Dans son auto, Horace Velmont s’était affublé d’une fausse barbe et de lunettes d’écaille aux verres légèrement teintés.

Comme dix heures sonnaient, la voiture s’arrêta le long du trottoir, et, au dernier coup de l’horloge, Velmont franchit le seuil de la banque Angelmann.

Sous la voûte, deux huissiers de la banque lui demandèrent sa carte d’affilié et la pointèrent.

Dans le vestibule, quatre colosses à carrure de policemen anglais veillaient. Nouveau pointage après exhibition de papiers.

Enfin, dûment inspecté, vérifié, identifié sous ce nom d’Horace Velmont, dont il avait fait le sien, Arsène Lupin fut conduit par les gardiens vers un somptueux escalier de marbre. En bas des marches, au rez-de-chaussée, devant une grille massive, renforcée de volets de fer, ils s’arrêtèrent et frappèrent cinq coups selon cette cadence : 1… 2-3-4… 5. Alors, ils entendirent les verrous que l’on tirait et virent s’ouvrir un des battants de la grille donnant accès à la salle qui précédait les caves réservées aux coffres-forts.

Nul autre chemin n’aboutissait à ces coffres-forts. Il fallait franchir la grille, puis la porte de