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Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/125

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Trois hommes rôdent autour du domaine. Je le sais.

— Des satyres qui courent après toi, Victoire.

— Ne plaisante pas, ce sont des policiers. Les gardes ont repéré un de tes pires ennemis, le brigadier Béchoux.

— Béchoux, un ennemi ! Tu en as de bonnes ! À moins qu’à la préfecture on n’ait décidé mon arrestation. Pas croyable ! Je leur rends trop de services. »

Il réfléchit, le sourcil froncé.

« Tout de même, j’ouvrirai l’œil… Va-t’en. Halte ! Un mot encore… On a touché à mon coffre-fort qui est là ! Les trois boutons qui commandent le mot ont été dérangés.

— Personne n’est entré ici que toi et moi. Comme ce n’est pas moi…

— Alors, c’est moi qui aurais oublié de remettre les chiffres en place. Rends-toi compte que c’est grave. Là se trouvent mes instructions, mon testament, les clefs de mes divers coffres, des indications qui permettraient de découvrir mes cachettes et de tout rafler.

— Vierge Marie ! s’exclama la nourrice en joignant les mains.

— La Vierge Marie n’a rien à faire là-dedans. C’est à toi de faire bonne garde. Sinon, tu risques gros.

— Quoi ?

— Ton honneur de jeune fille », dit froidement Horace.

Le soir même, Horace, montant dans un arbre, se plaça en vigie à la grille du parc, du côté de la ferme.

Dissimulé dans le feuillage, il attendit pa-